
Ce week-end, j’avais un petit week-end de prévu vers Metz et le programme était flou, le beau temps pas forcément de la partie mais c’est pas grave, on s’en accommode, quoiqu’il en soit c’était une belle opportunité de vivre à un rythme plus serein. Et c’est quand il n’y a pas de programme que tout devient magique et/ou surprenant, intéressant ou encore percutant. ce week-end m’a bien bousculé dans mon introspection, notamment avec comme fil conducteur dans mes réflexions cette incroyable exposition de l’artiste suisse Eva AEPPLI.

Les créations d’Eva AEPPLI sont principalement guidées par sa sensibilité et son incompréhension des actes humains de violence tels que la guerre. Son travail est percutant même si elle ne cherche pas forcement à provoquer, cela emmène à une réflexion, mais avant toute chose, malgré des œuvres presque d’épouvante, c’est sa sensibilité qui m’a atteint dès les premiers instants dans la galerie. Sans que j’y mette cette intention, le week-end à ensuite pris une tournure vers une interrogation sur l’humain, ces erreurs ou encore ces faiblesses.

J’adore lors de mes voyages aller dans des lieux spirituels ou religieux, notamment les églises ou cathédrales etc… Encore une fois, je fus surprise de ma première pensée en rentrant dans cette grandiose cathédrale de Metz. Face à cet imposant ouvrage, j’ai senti le poids de l’histoire de la religion chrétienne (comme certainement d’autres religions) et de comment des idées ou des préceptes ont pu être imposés à différents moments de l’histoire. Et comment sûrement des gens étaient morts pour construire cette magnifique cathédrale (cela m’a d’ailleurs fait penser aux personnes mortes pour faire des stades de foot au Qatar, mais ça c’est encore une autre histoire,…).
Et là, dans ma tête, se mélange toutes ces interrogations sur l’orgueil, sur le fait de penser détenir la vérité, sur comment dans beaucoup de choix que nous faisons jour après jour, on impose d’une certaine manière nos choix aux autres. Il n’était pas question à cet instant, dans cette cathédrale, de juger qui que ce soit, même si j’ai eu cette envie de demander pardon pour toutes les erreurs des humains ; il était davantage question de venir me remettre en question, et de réaliser que tout autant convaincu que je sois des bienfaits du yoga, je devais faire attention dans mon message de ne rien imposer aux autres, mais plutôt inviter simplement à se questionner. Transmettre l’état de mes connaissances (aussi incomplètes soient-elles, car oui le chemin du yoga est long mais incroyablement unique et enrichissant ) et simplement offrir cette opportunité à chaque personne d’y trouver un message, une pratique qui lui plait, qui lui parle…
Même si mes réflexions partent d’une visite dans une cathédrale, je ne juge personne ni la religion et je ne fais pas de parallèle entre le religion et le yoga car je vous rappelle que le yoga n’est pas une religion mais une philosophie, un art de vivre, une pratique d’introspection aussi. C’est juste un sentiment, un questionnement qui m’a traversé à un instant.

Et puis le week-end a continué avec la visite du plus grand cimetière américain en Europe de la seconde guerre mondiale. Et décidément niveau émotion on est servi encore, voir toutes ces tombes, en nombre incroyable…. se prendre comme un claque…. rien de nouveau, je sais que la guerre ça tue, et peu importe que ce cimetière soit américain ou d’une autre nationalité, c’est la mort matérialisée par ces tombes qui vient à ce moment-là me bousculer et rendre cette mort et cette noirceur de la guerre encore plus réelle.

Dans une quotidien où on vit notre petite vie tranquille (ou pas…. d’ailleurs car je sais que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ») cela ramène de plein fouet cette réflexion sur la guerre, la violence, sur le fait d’imposer ou défendre une cause, de choisir un camp, se battre pour la Vérité (quelle vérité? sa vérité? la vérité absolue?)…
D’ailleurs en écrivant ces quelques mots, me vient à l’esprit la Bhagavad Gita un texte important dans la philosophie du yoga avec une réflexion sur le Karma, sur le fait d’agir et sur le Dharma, notre Devoir dans la vie . Que de réflexions pas si simples qui m’ont surtout invité à l’humilité, et à l’amour. Après, malgré ces profondes réflexions, le week-end a été aussi rempli de moment de partage, de détente, de bien-être, de plaisir simples parce que la vie est « équilibre », s’interroger, être dans l’introspection ok, mais également être dans l’instant, prendre soin de soi, partager et vivre avec l’autre (en l’occurrence mon chéri), être dans la nature…
Pour conclure, après avoir fait référence à la Bhagavad gita, je terminerais par ces 3 voies qui sont abordées dans ce texte, comme trois chemins vers une transformation de soi :
– l’action accomplie avec une attitude juste, sans égoïsme (Karma yoga)
– la voie de l’amour divin et de l’ouverture du coeur (Bhakti yoga)
– la voie de la connaissance, fondée sur l’étude des Ecritures, l’investigation intérieure et la méditation (Jnâna yoga)
Merci d’avoir lu jusqu’au bout ses réflexions qui n’ont d’autres but que d’être partagées et de susciter peut-être d’autres réflexions chez vous, quelle qu’elles soient.